Dans la petite ville d’Independence en Iowa, les trois filles d’Evelyn Briggs tentent d’acquérir ou de préserver leur émancipation vis-à-vis de leur mère, de plus en plus gagnée par une folie sourde et rampante.
Jo n’arrive plus à gérer une grossesse inattendue et la folie de sa mère. Elle demande à, Kim, sa sœur aînée, professeur d’université et lesbienne assumée, de revenir dans la famille après 4 ans d’absence. Car elle ne peut en effet pas compter sur l’aide de sa cadette Sherry, jeune fille frivole et libérée, qui attend impatiemment ‘ d’avoir son diplôme pour se casser d’ici vite fait ‘.
Lee Blessing a écrit un huis clos familial dans lequel chaque personnage est mal dans sa peau mais fait croire qu’il est heureux. C’Est le principe du théâtre psychologique avec beaucoup de choses non dites que les personnages ont enfouies en voulant faire croire qu’ils les ont oubliées ! Mais ce n’est que du vernis qui craque dès qu’on gratte un peu.
Les comédiennes jouent leur personnage avec une rare justesse. Elles répondent aux exigences à la fois physique et émotionnelle de leur rôle : démarche, rythme de parole, gestes, réactions et émotions, tout est travaillé pour rendre crédible ces personnages auxquels nous aimerions si peu ressembler.
La scénographie réaliste mais volontairement décalée de joël Vandenberg et les éclairages imaginés par Paul Pirson contribuent à la belle réussite de cette pièce.